samedi 4 août 2018

Squirrel C




Entièrement autonome, la plateforme robotisée Squirrel C part à l’écoute de l’océan et enverra toutes ses données par voies hertziennes. Le but, notamment, est de sensibiliser les jeunes à la science. Trois questions à Maurice Uguen (M.U.), président de l’association des Radio amateurs de Penn ar Bed, et Anthony Le Cren (A.L.C.), professeur d’électronique au Mans (72).
Qu’avez-vous mis au point ?
M.U. : Nous voulions réaliser un engin parfaitement autonome en haute mer, pour partir à l’écoute de la mer. Muni d’une intelligence artificielle, la plateforme robotisée Squirrel C est capable de se diriger en fonction des vents et des courants. Il fallait créer un système facile à reproduire et à faible coût (moins de 100 € d’équipement, antenne comprise). Cette planche robotisée est munie d’un panneau solaire pour alimenter les quelques watts des balises de transmission, d’antennes et d’une caméra. Grâce celle-ci, Squirrel C pourra repérer l’environnement. Ses différents capteurs analyseront la mer, comme la hauteur de la houle, le vent, les températures. Toutes les données et images seront transmises par voies hertziennes et non satellitaires !
Comment avez-vous réalisé la partie électronique ?
A. L.C : Au Mans, cela fait partie du programme de fin d’études de mes étudiants en BTS électronique. Depuis sept ans, on envoyait un ballon-sonde à 30 000 mètres d’altitude. La technologie électronique dans la nacelle est la même que pour la géolocalisation du navire et permet de connaître la position, les pressions, la température etc. S’ajoute l’amélioration technologique pour la transmission de la position, notamment sur la distance qui doit être beaucoup plus grande. Il faut pouvoir fiabiliser la transmission de données sans passer par les satellites. La balise que nous avons conçue et posée sur Squirrel C est reçue par radio au Japon, en Australie, en Corée, aux États-Unis et même en Antarctique. Les données collectées seront mises sur un serveur, à disposition du public.
M.U. : On va l’amarrer à une bouée pendant trois semaines à Perros, pour observer. Ensuite, selon les résultats, on le lâchera au large.
Quel est le but de cette démarche ?
M.U. : À terme, l’objectif est d’en construire dix comme celui-ci et de les confier à dix écoles différentes pour que chacune réalise sa partie électronique. C’est elle qui fera la différence, un peu comme pour la course du Figaro où c’est le skipper qui fait la différence. Squirrel C est une bonne manière de sensibiliser les jeunes à la science, nos futurs ingénieurs à la robotique mobile et aux capacités du réseau hertzien !

source OUEST FRANCE